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Entrainement par restriction du flux sanguin

par | 2 octobre 2021

Les kinés du stade organise régulièrement des réunions d’échange interprofessionnel afin d’améliorer les connaissances des traitements et la communication avec le patient et entre thérapeutes.

Lors de notre dernière session, l’entrainement par restriction du flux sanguin, ou Blood Flow Restriction (BFR), a été présentée par Roland. Ce type de rééducation peut vous être proposé au cabinet. Il constitue une étape importante de la rééducation locomotrice, notamment après une atteinte musculaire, ostéo-articulaire, ou dans les suites d’une intervention chirurgicale. Elle est considérée comme une approche d’intervention efficace pour stimuler les muscles hypotrophiés

Pour confirmer le bien-fondé de cette prise en charge, une recherche récente a comparé la différence d’efficacité entre :

  • l’entraînement en résistance à faible charge (30 % de la résistance maximale ou RM) avec restriction du flux sanguin
  • l’entraînement en résistance conventionnel à charge élevée (70 % de la RM).

Les critères de jugement ciblaient :

  • la force musculaire du membre inférieur (en chaîne cinétique ouverte et fermée),
  • le volume musculaire,
  • la douleur.

La méta-analyse, regroupant 10 études de qualité, portant sur 386 sujets présentant des déficiences des membres inférieurs, n’a retrouvé aucun effet supérieur significatif de l’un des 2 entraînements concernant la force musculaire des jambes dans les chaînes cinétiques ouvertes et fermées, le volume musculaire ou la douleur.

BFR aussi efficace que l’entrainement à charge lourde

Ainsi, l’entraînement contre faible résistance avec restriction de la circulation sanguine et l’entraînement conventionnel contre résistance élevée montrent des effets comparables sur la force, le volume musculaire et sur la réduction de la douleur. Qu’en conclure ?

Dans certains cas, la résistance à faible charge représente le seul ou le meilleur recours, notamment pour les patients en postopératoire post-traumatique précoce, très sensibles à la réponse inflammatoire lors de stimuli à forte charge, ou chez les personnes âgées. D’autant que l’analyse montre que la restriction de la circulation sanguine, si elle est introduite avec progression et sous surveillance, ne provoque pas plus de dommages musculaires que la rééducation traditionnelle.

Dans le programme de prise en charge suggéré par les auteurs d’après la synthèse des études, l’application d’une restriction peut débuter dès 3 jours après l’intervention chirurgicale. Dans cette première phase de rééducation postopératoire, la restriction passive du flux sanguin a pour principal objectif la réduction de la douleur et la lutte contre la perte de masse musculaire. La phase de réhabilitation suivante (semaines 1 à 3) incorpore en sus un entraînement aérobique sous restriction pour accroître masse et force musculaires en augmentant la capacité aérobie. Dans les semaines 3 à 12 postopératoires, la tolérance de charge vers des charges plus élevées est travaillée. Après le troisième mois (semaine 12 postopératoire) est suggéré un programme combinant renforcement sans et avec restriction de la circulation sanguine, afin de restaurer le niveau de force pré-traumatique

Si votre kinésithérapeute vous sangle la racine de la cuisse ou du bras, vous saurez pourquoi.

Réfétence :

Nitzsche N, Stäuber A, Tiede S, Schulz H : The effectiveness of blood-flow restricted resistance training in the musculoskeletal rehabilitation of patients with lower limb disorders: A systematic review and meta-analysis. Clinical Rehabilitation. 2021;35(9):1221-1234. doi:10.1177/02692155211003480

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